L’écriture au service de la mémoire

L’ère numérique met-elle l’écriture en danger ?

Le monde d’aujourd’hui est celui de la vitesse, du tout, tout de suite, de l’instantanéité rendue possible par un numérique archi présent. Grâce à lui, nous communiquons tout le temps, du matin au soir. Nous gardons trace de nos souvenirs de vacances, de nos sorties entre amis, d’un plat au restaurant, de nos pensées du jour. Mais ces traces souvent effleurent la surface et rarement touchent les profondeurs, si bien que rapidement, elles s’effacent.

Dans ce monde-là, nous écrivons plus que jamais, mais est-ce de l’écriture ? Est-ce vraiment écrire que tordre les mots ? Les découper, les déformer pour qu’ils soient plus courts, pour aller vite, au risque de modifier leur sens et d’ôter au passage un peu de leur âme, de leur épaisseur. Est-ce écrire que remplacer un adjectif par un Emoji, user des hashtags et abuser de l’IA pour reformuler un e-mail ?

Le biographe donne du temps aux mots

Sans doute est-ce pour cela que l’écriture, la vraie n’a jamais été aussi nécessaire. Et c’est en réponse à ce besoin essentiel de communication et de partage qu’intervient l’activité du biographe. Sa mission est d’accompagner ceux qui le souhaitent à prendre leur temps, à se raconter vraiment, à laisser leur empreinte dans le livre de leur vie. Oser ralentir pour créer des liens entre passé et présent. Nourrir la vie d’aujourd’hui avec celle d’avant. Léguer un peu de soi à sa famille, à ses amis en retraçant ses expériences, ses rencontres, ses victoires et ses défaites parce que c’est bien la somme des évènements vécus, qui fait de nous ce que nous sommes.

Chaque vie est un trésor

L’histoire de chacun mérite d’être léguée au travers des générations pour que les mémoires anciennes offrent un éclairage aux suivantes, que des ponts se dressent, immuables face au temps. Et le livre est un merveilleux support de transmission. Il sublime les vertus de l’écriture, la vraie, celle que l’on n’abîme pas, ne découpe pas, celle qui se lit lentement, profondément. Son pouvoir est bien réel, c’est celui de la transmission, de la réparation et de la résonance.

La biographie, une trace indélébile

Se lancer dans la réalisation d’une biographie, c’est avoir le courage de se souvenir, de se raconter, de prendre le temps de décortiquer sa propre histoire, pour mieux la transmettre à ses proches. Et mieux se comprendre les uns les autres, c’est mieux s’aimer. 

Finalement, l’aventure biographique ressemble à une déclaration d’amour à son entourage, une preuve par l’écriture, que le désir de communiquer, de partager, de se confier, de bâtir de vraies relations humaines, solides, profondes existera toujours.